Par Arnaud Gicquello
Publié le 24 octobre 2024 à 3h02
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En ce début d’automne, Jean-François Mary, maire d’Allaire et président de Redon agglomération, fait le point sur l’activité de Redon agglomération et dresse un panorama des principaux enjeux socio-économiques liés au territoire.
66 emplois supprimés chez Forvia
L’actualité est marquée par l’annonce récente par l’équipementier automobile Forvia (ex Faurecia) de la suppression de 10 000 emplois à travers l’Europe. L’usine bretonne de Bains-sur-Oust ne fait pas exception. Elle est confrontée à un grand plan social : 66 emplois seront supprimés d’ici le 3 décembre 2024.
Dépendant du constructeur Stellantis de Rennes, son carnet de commandes ne peut plus être rempli. Pour Jean-François Mary, cette décision est la conséquence de « choix stratégiques des constructeurs automobiles qui considèrent qu’il y a trop de voitures en Europe. » Il regrette que « les tentatives de diversification et de partenariat avec d’autres entreprises n’aient pas suffisamment abouti ».
Avec Françoise Boussekey, maire de Sainte-Marie et vice-présidente de l’Agglo chargée de la vie des entreprises et de l’attractivité, et Daniel Barre, maire de Bains-sur-Oust, Jean-François Mary demande que « la « suppression de 66 postes » cela se fait sans licenciements, avec des reclassements au sein du groupe pour les salariés mobiles et dans des entreprises locales pour les autres. »
Ils invitent également l’équipementier automobile « à prendre ses responsabilités et redoubler d’efforts pour implanter de nouvelles activités sur le site des Bains-sur-Oust », et demandent des « garanties sur le maintien du site malgré les suppressions d’emplois annoncées ».
Les élus précisent également que l’agglomération de Redon s’engage avec l’Etat et la Région « pour faciliter et accélérer la redynamisation industrielle du site concerné par cette décision ». « Des moyens extraordinaires doivent être déployés pour accueillir de nouveaux projets industriels créateurs d’emplois » à Bains-sur-Oust et plus largement dans l’agglomération de Redon.
Économie et emploi : des « signaux favorables »
Malgré cette malheureuse nouvelle, Jean-François Mary se veut optimiste. Le tissu industriel du pays de Redon « se porte plutôt bien ». « Les signaux sont extrêmement favorables », ajoute l’élu. « Je reçois fréquemment des appels d’entreprises qui ont des projets sur notre territoire, dont certains sont en voie d’aboutissement. »
En termes d’indicateurs, avec 5 125 demandeurs d’emploi, le taux de chômage dans le bassin de Redon atteint 7 % (6 % en Bretagne). C’est 1,4 point de plus qu’au deuxième trimestre 2023, toutes catégories confondues. Par ailleurs, 13 % des chômeurs ont moins de 25 ans. La part des demandeurs d’emploi de longue durée atteint désormais la moitié des inscrits (+4,7% par rapport au deuxième trimestre 2023).
L’intérim, qui représente 59 % des embauches (contre 51 % en Bretagne), occupe une place importante dans la région. « Historiquement, cela a toujours été le cas. Il existe bien sûr des missions temporaires, mais c’est aussi un moyen pour les entreprises de préparer l’embauche. »
Réserve foncière et perspective ZAN
Au-delà de ces indicateurs, Jean-François Mary préfère mettre en avant un atout qui devrait permettre d’attirer les entreprises dans le futur : la réserve foncière. « Notre territoire a la capacité d’accueillir tout type de projet. Nous disposons de terrains déjà viabilisés avec des lots libres allant de 2 500 à 7 000 m². Le secteur Tournebride 2, entre Sainte-Marie et Redon, est par exemple en cours d’aménagement, pour une surface utile de 7 hectares. Sans oublier les 40 hectares de terrains publics répartis sur des communes comme Théhillac, Renac ou Sixt-sur-Aff par exemple. »
Pour autant, les nouvelles règles nationales visant à réduire la consommation des terres non viabilisées ne seront-elles pas un frein au développement de ces zones d’activités dans les années à venir ? L’approche zéro artificialisation nette (ZAN) demande donc aux collectivités de réduire de 50% le taux d’artificialisation et de consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers d’ici 2030 ; et atteindre zéro artificialisation nette d’ici 2050, soit au moins autant de surfaces renaturées que de surfaces artificialisées.
Cette nouvelle réglementation n’inquiète pas outre mesure le président de l’Agglomération. « En théorie, nous avons 200 ha autorisés à construire entre l’habitat, l’économie et les infrastructures. » Toutefois, afin de limiter la consommation de l’espace foncier, la mutualisation devrait s’imposer. « Il faudra resserrer les projets économiques et éventuellement avoir des activités sur deux ou trois niveaux, en développant par exemple des activités tertiaires aux étages. Construire derrière des partiels occupés est également une option. »
Un territoire qui ne manque pas d’atouts
Le président de l’agglomération de Redon salue également la dynamique industrielle de la région. En témoignent les fers de lance de la mécanique de précision, de la sous-traitance aéronautique, ou encore du secteur des équipements électriques avec Adeos et Génitec à Sainte-Marie, Matelec à Redon et la Redonnaise d’Electricité à Sainte-Marie. Vincent-sur-Oust.
Pour Jean-François Mary, le soutien aux entreprises est un pilier essentiel pour accroître la richesse locale. L’agglomération de Redon affirme soutenir les entreprises qui souhaitent se développer. « Nous avons l’ambition d’entretenir la dynamique industrielle du territoire et de soutenir l’innovation », assure le président, qui cite le label « Territoire d’industrie » qui accompagne les entreprises dans leur implantation en Sud Vilaine, le programme « Rebond ». », en soutien aux investissements dans les territoires confrontés aux mutations des secteurs des transports, notamment le secteur automobile.
L’agglomération de Redon a également développé un Dispositif d’Accueil d’Entreprises, qui vise à « garantir la capacité du territoire à toujours pouvoir répondre aux besoins et bénéficier des retombées positives du développement économique ». En effet, « l’efficacité de l’action économique de l’agglomération de Redon dépend de sa capacité à dynamiser le tissu entrepreneurial, à offrir un accompagnement personnalisé aux entreprises et à favoriser le développement de filières spécifiques ».
Là encore, le pays de Redon ne manque pas d’atouts selon le président de Redon agglo. « Redon est un bassin industriel majeur et historique. L’un de ses premiers atouts réside dans ses ressources humaines avec une main d’œuvre reconnue pour son savoir-faire et sa capacité à se former. »
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