Le département français du commerce a accusé l’interférence américaine « inacceptable » samedi après que l’ambassade des États-Unis à Paris ait envoyé des lettres de plusieurs sociétés françaises les avertissant en utilisant un programme de diversité connu sous le nom de « Dei », qui est souvent la cible de Donald Trump.
Une lettre envoyée aux sociétés françaises opérant ou envisageant actuellement des affaires avec les États-Unis comprenait une enquête ci-jointe demandant aux entreprises de prouver qu’elles « ne pratiquent pas les programmes pour promouvoir la diversité, l’équité et l’inclusion ».
Une enquête partagée avec l’AFP a ajouté que de tels programmes « violent les lois fédérales de prévention applicables » aux États-Unis.
La France a déjà attisé la décision de Trump, frappant de gros tarifs sur les importations, frappant le ministère du commerce extérieur.
« L’interférence américaine dans la politique d’inclusion de la société française est inacceptable, comme sa menace tarifaire injuste », a indiqué le ministère.
« La France et l’Europe protègent non seulement les entreprises et les consommateurs, mais aussi les valeurs. »
Le programme DEI, conçu pour offrir des opportunités aux Noirs, aux femmes et à d’autres groupes historiquement exclus, a attiré la rage de Trump et de ses partisans.
La lettre, publiée pour la première fois par le journal Le Figaro, a déclaré aux entreprises que le décret exécutif du 20 janvier de Trump sur le programme DEI « s’applique à tous les entrepreneurs et fournisseurs du gouvernement américain, quelle que soit la nationalité ou le pays opérationnel ».
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Le bureau du ministre de l’économie, Eric Lombard, a déclaré que la lettre « reflète les valeurs du nouveau gouvernement américain ».
« Ce ne sont pas les nôtres. » « Le ministre vous rappellera son homologue américain. »
« Attaque de notre souveraineté »
On ne savait pas combien d’entreprises avaient reçu la lettre.
Le ministère de l’Économie a estimé que « des dizaines » l’avaient reçu, mais a déclaré qu’il n’y avait pas encore de chiffres définitifs.
L’ambassade des États-Unis n’a pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires.
Comme mentionné dans les médias, la lettre n’a pas été trouvée dans le papier à en-tête de l’ambassade des États-Unis.
« Si une entreprise la reçoit dans ce format, ce n’est pas une communication formelle, ce n’est pas une communication diplomatique », a déclaré à l’AFP Christopher Mesnoux, un avocat commercial américain basé à Paris.
Le gouvernement américain ne peut pas forcer les entreprises françaises à se conformer à la loi, a ajouté Mesnooh du cabinet d’avocats Fieldfisher.
« Les entreprises françaises n’ont pas besoin d’appliquer le travail américain ou le droit fédéral à des politiques d’action positives », a-t-il déclaré.
En fait, la plupart des politiques d’action positives sont illégales en France, qui interdisent un traitement en fonction de l’origine, du groupe ethnique ou de la religion, mais de nombreuses grandes entreprises ont tenté de diversifier leurs pools de recrutement.
Cependant, la France oblige les entreprises avec plus de 1 000 employés à promouvoir l’égalité des femmes en vertu de la loi de 2021, avec des repères tels que le fait d’avoir au moins 30% des femmes dirigeantes.
Cela signifie que les entreprises françaises qui respectent les exigences énoncées dans les lettres américaines pourraient risquer de violer la loi en France.
Amir Reza-Tofigi, chef du groupe d’entreprises français CPME, a qualifié la lettre de « attaque contre la souveraineté » en France, exhortant les chefs politiques et commerciaux à « se tenir ensemble ».
Gerard de l’Union du travail française CGT a appelé le gouvernement à « dire aux entreprises de ne pas adopter des politiques qui ne sapent pas l’égalité entre les hommes et les femmes ou la lutte contre le racisme ».
Cette histoire a été initialement présentée sur Fortune.com.