Par Sylvie Ratier
Petite énigme : savez-vous qui, en France, soutient le plus la création d’entreprise ? Il s’agit de France Travail avec, en 2023, 155 000 demandeurs d’emploi accompagnés. Fin juillet 2024, plus de 700 000 personnes en recherche d’emploi avaient un projet de création d’entreprise clairement identifié.
Si les futurs entrepreneurs se tournent vers le service public de l’emploi, c’est évidemment pour y glaner des conseils mais aussi en raison de motivations financières. En effet, les demandeurs d’emploi indemnisés peuvent opter pour l’Aide à la Reprise et à la Création d’Entreprise (ARCE) et percevoir 60% du montant de leurs allocations chômage au fil du temps sous forme de capital versé en deux fois. En 2023, pas moins de 78 000 demandeurs d’emploi bénéficieront de ce dispositif.
La France met tout en œuvre pour aider les créateurs d’entreprise à démarrer et développer leur entreprise. Des bases de données en ligne comme les-aides.fr, aides-entreprises.fr ou bpifrance-creation.fr recensent plus de 2 000 aides de toutes sortes (financières, fiscales…). Mais ce n’est pas toujours évident de s’y retrouver au final. Voici un bref aperçu des possibilités.
Aide nationale
Parmi les incontournables, pensez à demander un prêt d’honneur. Il permet d’obtenir jusqu’à 50 000 euros sans intérêt ni garantie. Délivrés sur dossier par les réseaux associatifs Initiative France et Réseau Entreprendre (pour un montant moyen de 10 000 euros pour l’un et 29 000 euros pour l’autre), ils donneront crédit à vos demandes de prêts « réels » auprès des établissements bancaires.
Pour les rassurer davantage, demandez une garantie à un organisme comme Bpifrance ou France Active. Avec le premier, la couverture s’applique à hauteur de 60 % d’un prêt plafonné à 200 000 euros.
De plus, selon votre statut vous pourriez être éligible à l’Acre (Aide aux créateurs ou repreneurs d’entreprise). Cette exonération temporaire de cotisations sociales est réservée aux chômeurs, aux jeunes de moins de 26 ans (moins de 30 ans pour les handicapés) et aux bénéficiaires du minimum social souhaitant se lancer en tant qu’entrepreneur. Sa durée est généralement d’un an, mais varie selon le statut d’entreprise choisi.
Aide locale
Les villes, les départements, les régions mais aussi les associations locales disposent également de nombreux soutiens en faveur de l’entrepreneuriat. Sur le sujet, des aides géolocalisées. Pour les identifier, contactez les réseaux d’accompagnement (BGE, Adie, Réseau Entreprendre, etc.), qui disposent d’antennes locales très bien informées.
Pour financer l’achat de matériel, un plan d’action commerciale… la région Auvergne-Rhône-Alpes propose par exemple un prêt à taux zéro de 3 000 à 20 000 euros au profit des artisans et commerçants. Si votre entreprise a moins de 6 mois, la région Nouvelle-Aquitaine a développé une aide à la création de TPE. En phase de démarrage de votre projet, la subvention peut aller de 4 000 à 10 000 euros maximum. Il est plafonné au montant de vos fonds propres et/ou quasi-fonds propres (apports personnels, prêt d’honneur, micro-crédit). Pour soutenir le développement des librairies indépendantes, la région Grand Est propose une aide pouvant aller jusqu’à 30 000 euros. A noter que beaucoup peuvent être cumulés avec des aides nationales.